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La dentelle aux fuseaux ... qu’es aquò?


La dentelle aux fuseaux est une technique manuelle traditionnelle de la passementerie qui consiste à tisser des pièces délicates telles que napperons, mouchoirs, broderies en dentelle faite à la main, à partir de fil de coton enroulé sur des fuseaux que l'on brode à partir d'un modèle réalisé sur un carton ou un carreau (métier à dentelle) qui sert de patron.

La dentelle aux fuseaux peut être faite avec des fils grossiers ou fins. Traditionnellement, il a été fait avec le lin, la soie, la laine ou le coton. Aujourd'hui, il est toujours réalisé avec des fibres naturelles ou avec des fibres synthétiques.

Les bobines de fuseaux sont fabriqués à partir du bois de houx (arbuste au bois solide et léger), de cerisier, d'acajou, d'ivoire, d'os, d'écaille de tortue, etc. La poignée des fuseaux a une forme de quille pour mieux l'attraper avec les mains.

À partir d'un carton ou d'un carreau, on dessine un modèle. On place les épingles et l'on prépare les fuseaux portant les différents colories de cotons. Le coton n'est pas enroulé autour des fuseaux, mais l'inverse, les fuseaux que l'on fait tourner pour enrouler le fil, afin que ce dernier ne se casse pas ou ne s'emmêle pas. Ensuite reste l'apprentissage de savoir croiser les fuseaux.

La dentelle aux fuseaux est apparue lorsqu'on a voulu donner un aspect décoratif aux bords des vêtements. La technique est apparue à la Renaissance en Italie (Venise), puis en Flandres. Elle s'est ensuite généralisée à travers l'Europe puis le Nouveau Monde.

En France, la plupart des premières dentelles ont d’abord été importées d'Italie et de Flandres. En 1665, par mesure économique, Colbert décida d’interdire l'importation de la dentelle et fonda des manufactures royales.

Au XVIIIe siècle, 20 000 dentellières manient les fuseaux en Normandie, 40 000 dans le Nord-Pas-de-Calais et le Valenciennois, plus de 100 000 dans la Région du Puy en Velay. La noblesse et le clergé sont couverts de dentelles.

Au XIXe siècle, la Révolution industrielle et l’apparition des métiers mécaniques amorça le déclin de la dentelle faite à la main.



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Après la seconde Guerre Mondiale, la dentelle à la main était considérée comme un loisir.

Le savoir-faire disparaissait peu à peu. Prenant conscience de la perte de ce patrimoine, Mick Fouriscot décida, en 1974, de créer une association pour l’enseignement et la promotion de la dentelle au fuseau.

Dans cette dynamique, le président de la République encouragea la création des Ateliers nationaux du Puy et du Point d’Alençon.

Aujourd’hui, les arts de la dentelle à la main connaissent un développement certain. On recense, en France, plus de 450 clubs dentelliers.

La plupart des personnes qui se forment aux arts dentelliers pratiquent la dentelle en activité de loisir, certaines en font leur activité professionnelle.

Les titulaires du CAP peuvent exercer en tant que fonctionnaires dans les ateliers nationaux (lorsqu’une place se libère) où elles réalisent des dentelles destinées à enrichir les collections du Mobilier National.

Elles peuvent aussi être enseignantes dans des associations, artisans d’art ou artistes libres.

Les débouchés sont très restreints (haute couture, arts plastiques…) pour les dentelles à la main car leur réalisation requiert de nombreuses heures de travail et elles atteignent par conséquent des prix de vente très élevés.

Ainsi, les dentellières se tournent souvent vers des activités d’enseignement ou de création de modèles de dentelles.

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